Les succès, les échecs, à quoi tiennent-ils ?
Si vous discutez avec ceux qui ont réussi comme avec ceux qui ont échoué, vous aurez souvent l’impression qu’un petit fait, tout petit, a parfois provoqué toute la différence.
C’est vrai qu’avoir raison trop tôt ou trop tard, c’est vrai qu’un événement » imprévu » – la chute rapide du dollar ou sa remontée, un hiver exceptionnellement doux, une hausse brutale du coût de l’énergie, le déclenchement d’un conflit armé imprévisible, l’arrivée inattendue sur le marché d’un nouveau concurrent proposant une technologie plus performante que la vôtre, etc. – peut avoir une influence décisive sur la marche d’une entreprise. Et c’est vrai qu’à observer certains entrepreneurs, on se demande comment et pourquoi ils ont réussi, si Madame » Chance » n’avait pas été totalement de leur côté.
Il y a quelques dizaines d’années, on pensait un peu comme cela en matière d’accident : un petit fait se produit … et c’est la catastrophe. La sécurité au travail prenant de plus en plus d’importance, les accidents ont été de mieux en mieux analysés. Des arbres de pertinence ont été dessinés, qui ont montré au contraire que l’accident grave est souvent le résultat, non d’une cause unique, mais au contraire d’une ramification, d’un ensemble d’événements, petits et grands, dont l’occurrence simultanée n’était pas prévisible – rappelez-vous l’incendie du château de la marquise -. Donc, souvent, la cause n’est pas unique, mais au contraire, il y a multiplicité causale.
Il en est presque toujours ainsi des échecs ou des succès en matière de création d’activités nouvelles et en matière de développement d’activités existantes.
C’est un ensemble de faits qui fait le succès ou l’échec et c’est rarement une et une seule décision, un ou un seul événement.
Ceci a une conséquence immédiate. Réussir son entreprise n’est pas gagner au lotto, mais c’est au contraire le résultat d’un très grand nombre de décisions ou de non-décisions. Et c’est pour cela qu’il faut pouvoir prendre les bonnes décisions plutôt que les mauvaises. C’est pour cela qu’il faut s’informer, analyser, disséquer, synthétiser, … et savoir choisir, savoir décider.
C’est vrai qu’il y a ceux dont l’intuition (le » feeling « ) est plus fine et permet des décisions plus rapides. Eh bien ceux-là gagnent plus vite et plus fort. Mais le commerce, les affaires, ne sont pas des jeux à sommes nulles (un gagnant et un perdant). Beaucoup d’autres, moins doués, peuvent aussi gagner … s’ils ne multiplient pas les mauvais choix.
Ceci donne alors tout son sens aux diverses recommandations, qui vous ont été livrées dans les rubriques » Avant de commencer » et » Comprendre » du présent Portail Création PME et que nous sommes tentés de résumer comme suit :
- Le souci de la qualité et de la fiabilité de l’information ;
- La préparation et la formation attentive de l’entrepreneur ;
- La mise en forme du projet en un dossier, le plan d’affaire, à la fois moyen de mise en cohérence des idées-forces, moyen de mesure des ressources nécessaires, moyen de communication et encore outil de gestion ;
- L’analyse permanente de l’évolution des faits (les tableaux de bord) et le bon choix des niveaux de réaction (structurels ou conjoncturels) ;
- Le choix permanent en tant qu’aide, qu’assistance, du professionnalisme qui élève vers les sommets (pensez au guide de montagne) par opposition à l’amateurisme qui vous confine dans les alpages ;
- La réflexion comme outil de vérification de la qualité d’une intuition plutôt que la seule intuition comme moteur de votre développement ;
- La vision permanente de l’entreprise comme un ensemble où se retrouvent, en interaction permanente :
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- un produit ;
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- un marché ;
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- une organisation.
De nombreuses informations vous ont été données ou, pour le moins, il vous a été dit où vous pourriez vous les procurer. Des considérations tirées de l’expérience de ceux qui vous ont précédés, vous sont proposées. Nous avons sûrement oublié bien des choses … mais des conseillers compétents combleront les lacunes.
Vous êtes motivés ! Vous avez un produit ! Vous avez identifié une niche de marché ! Vous vous sentez capable de construire une organisation qui permet au produit de rencontrer cette niche ! Il nous reste à vous souhaiter bonne chance et plein succès.
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